« Oui à l’Europe, mais seulement avec nos morts »
Des habitants de Zbrolawice, ville jumelée avec Charnay-lès-Mâcon, témoignent de leur attachement et de leur prudence vis-à-vis de l’Europe.
L’Europe occupe une place très importante dans la pensée des Polonais. Bien que nous nous soyons
que nous nous soyons toujours culturellement placés à sa périphérie orientale, nos aspirations pour « l’Occident » ont été sans équivoque. Dans le même temps, le sentiment d’identité propre, qui prend parfois des formes pathologiques et nationalistes, est fermement ancré au sein de la population.
Les récentes élections ont montré que la majorité de la société polonaise est lassée du discours anti-UE inopportun. L’Europe, son mode de vie, son fonctionnement et, dans une large mesure, sa façon de penser, sont autant d’éléments qui nous attirent encore beaucoup. Ainsi, il semble que nous revenions sur les rails de la politique nationale d’après 89, aidée par des politiques locales qui se développent dans des conditions propres et salutaires, à travers un réseau dense de partenariats entre villes et municipalités.
À mon avis, il s’agit d’une aspiration naturelle, surtout dans le contexte des événements en Ukraine. En même temps, les attitudes très différentes des pays de l’UE à l’égard de la Russie signifient que les Polonais continueront à se méfier de nouveaux processus « d’engagement » vis-à-vis de l’Europe. A la grande déception des Polonais, la menace venant de l’Est a été grandement ignorée à l’Ouest. Cette méfiance sera difficile à écarter.
Mais l’Europe est le bon endroit pour la Pologne et les Polonais, parce que, comme l’a exprimé un écrivain polonais : « Oui à l’Europe, mais seulement avec nos morts », c’est-à-dire avec tout le bagage de nos bonnes et de mauvaises expériences. Cela nous conduit à conserver notre propre façon de penser, peut-être spécifique, mais néanmoins fondée sur une histoire certaine.
par Piotr, de la ville de Zbrolawice jumelée avec la ville de Charnay-lès-Mâcon