La Maison Familiale Rurale de Mazille (MFM) à l’heure européenne
Créée en 1953 la MFM, 70 ans cette année, forme des jeunes ruraux aux métiers de la vente, de l’agriculture et de l’élevage, futurs acteurs-clé de la chaîne alimentaire reliant la ferme à nos assiettes. Depuis 12 ans elle participe au programme européen Erasmus +(1).
La maison familiale rurale de Mazille, créée en 1953 à Paray-le-Monial s’est installée au domaine de Charly en 1960. Sous statut associatif l’établissement a pour mission de former des jeunes plus particulièrement aux métiers de la vente, de l’agriculture et de l’élevage. Elle fait partie d’un réseau de quelque 350 Maisons familiales rurales en France. A Mazille, chaque année, 120 jeunes, accueillis en internat, provenant aussi bien du Charolais que de la Bresse ou du Beaujolais, reçoivent à partir de la 4e une formation alternant cours et stages auprès d’un réseau d’environ 300 professionnels locaux. Un Bac pro « conduite et gestion d’une exploitation agricole » et Bac pro « technicien en conseil vente et produits alimentaires et boissons » sanctionnent ce cursus qui qui peut se poursuivre en BTS.
Depuis 12 ans, la MFR de Mazille participe au programme européen Erasmus, popularisé par L’Auberge espagnole de Cédric Klapisch(2). Précisément, cette année, après la Bulgarie, l’Italie, la Pologne, le Royaume-Uni, la destina-tion retenue pour une classe de première – 16 jeunes – a été la région de Malaga au sud de la péninsule ibérique au cours du mois d’avril, avec un budget de 26 000 € financé par l’union Européenne. Deux autres stages prévus en Pologne pour une classe de 4e et une classe de terminale ont dû être annulés en raison de la guerre en Ukraine (3).
Ce séjour ne constitue pas un aperçu exotique ou simplement dépaysant en marge du cursus scolaire, mais fait partie intégrante d’une pédagogie visant à élargir les références culturelles et professionnelles des jeunes et à développer leur autonomie. Répartis dans différents terrains de stages de la région choisie, ils reçoivent 300 € pour subvenir pendant 3 semaines à leurs dépenses alimentaires, transports, et besoins divers en totale autonomie. Confrontés à une langue étrangère, ils font l’expérience d’avoir à se débrouiller avec leurs connaissances parfois limitées – ici l’espagnol et l’anglais – pour beaucoup il s’agit d’une première confrontation avec l’étranger, de leur premier déplacement en avion, d’une absence de tuteur au quotidien, même si les responsables pédagogiques et un parent volontaire n’étaient jamais loin pour intervenir si besoin. Après le « blues » des deux premiers jours, la volonté de refaire surface l’emporte, les murs mentaux tombent et la confiance s’installe : ce sont de jeunes adultes qui reviennent, ouverts à d’autres expériences, prêts à motiver leurs camarades pour tenter à leur tour l’aventure… et à repartir l’année prochaine si leurs contrats professionnels le leur permettent.
À la rentrée 2023, M. Drozniak, le référent Erasmus historique de la MFR de Mazille passera le relais à Marina Royo-Carasco. De nouveaux Elliot, Béatrice, Marlène, Raphaël, Suzanne, Louison, Jeanne, Mathis, Ethan, Jules, Clémence, Yohan, Antoine, Marie, Maëlys et Océane, s’ouvriront à la dimension européenne de leur avenir.
(1) Erasmus + est un programme européen qui soutient financiè- rement une large gamme d’actions et d’activités dans le domaine de l’éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport.
(2) Le film est paru en 2002. Son héros part vivre une année
à Barcelone via le programme Erasmus.
(3) Voir notre article dans La Lettre de la Maison de l’Europe à Cluny parue en décembre 2019.
MARIE-AUDE POISSON