Focus

LE SAVIEZ-VOUS ?

Il y a 22 ans, le 1er janvier 2002, les premiers billets en euro ont été mis en circulation.

Une première série de billets comprenant sept coupures : 5, 10, 20, 50, 100, 200 et 500 euros fut progressivement remplacée par une seconde série, baptisée « Europe ». Ces billets – première série et série « Europe » – ont cours légal et conservent toujours leur valeur jusqu’à épuisement des stocks.

Le 29 novembre 2023, la Banque Centrale Européenne (BCE) a déclenché le processus de conception d’une nouvelle série de billets « Europe ». Deux thèmes ont été retenus : La culture européenne et Fleuves et oiseaux. Cette décision est dictée par des raisons de sécurité, d’efficacité et de durabilité.

Dans le cadre très rigoureux du processus de conception des nouveaux billets en euros, la Banque centrale européenne (BCE) a interrogé des habitants de la zone euro sur leurs préférences concernant les sept thèmes suivants proposés par le Conseil des gouverneurs de la BCE : « Les oiseaux : libres, résilients et inspirants », « La culture européenne », « Le reflet des valeurs européennes dans la nature », « Le futur vous appartient », « Mains : construire l’Europe ensemble », « Notre Europe et nous-mêmes » et « Fleuves : les rivières de la vie en Europe ». Du 20 juin au 7 août 2023, un échantillon représentatif composé de 23 377 personnes a répondu à un questionnaire dans les vingt pays de la zone euro ainsi qu’en Bulgarie (prochain pays en voie d’adopter l’euro). La suite du processus jusqu’au concours de graphismes, choix des lauréats et réalisation des différents billets mènera jusqu’en 2026.

Dans la série Europe actuelle le graphisme des billets représente de façon symbolique l’intégration européenne. Les fenêtres, portails et ponts symbolisent l’esprit d’ouverture et de coopération qui règne entre les habitants de l’Europe. Aucun billet ne représente un monument ou un pont existant véritablement. Il s’agit d’époques et de styles. Ainsi : 5 euros : classique – 10 euros : roman – 20 euros : gothique – 50 euros : renaissance – 100 euros : baroque et rococo – 200 euros : architecture « verre et acier ».

Dans le magazine Zadig Rêver l’Europe, déjà annoncé sur notre site, le thème de la Culture européenne a été proposé à 12 artistes européens contemporains. Ils ont choisi 12 personnalités susceptibles de figurer en effigie sur les billets : le franco-polonais Romain Gary, l’ukrainienne Alla Horska, l’aventurier naturaliste prussien Alexander Von Humboldt, le voyageur vénitien Marco Polo, le juriste grec Christos Sartzetákis, la musicienne islandaise Björk, le poète portugais Fernando Pessoa, le philosophe espagnol Antonio Escohotado, le cycliste danois Jonas Vingegaard, la footballeuse néerlandaise Sarina Wiegman, l’architecte slovène Joze Pleĉnik, l’écrivaine de théâtre britannique Andrea Dunbar.

Les illustrations de Celia Callois donnent vie à ses « étoiles européennes ». Pour les trouver vous avez le choix entre lire Zadig ou cliquer leurs noms sur internet.

Nane Tissot

Focus

Calmer la colère agricole au détriment de l’environnement ?

Paysage avec haie ©Thierry Ryo/Fotolia

« Sans surprise, les eurodéputés ont profité de leur dernière session parlementaire avant les élections européennes de juin pour valider mercredi 24 avril les propositions de la Commission sur la «simplification» de la politique agricole européenne (PAC). S’il avait fallu trois ans de négociations pour aboutir à ce texte entré en vigueur en 2023, il aura suffi d’une crise agricole européenne majeure et de quelques semaines pour réviser en urgence les principales mesures vertes de la P.A.C. »

source : Libération 25-04-2024

Le texte proposé en urgence face à la fronde agricole a été validé par le Parlement européen mercredi, au grand dam des élus et d’organisations écologistes qui dénoncent un «détricotage» des mesures environnementales.

Afin de répondre aux demandes des agriculteurs qui souhaitent des meilleurs revenus et moins d’administratif, le Parlement européen fait sauter des mesures de protection de la nature.

Les députés ont approuvé, ce mercredi après-midi, sans le moindre débat, la révision de la politique agricole commune proposée le mois dernier par la Commission. 425 députés ont voté pour, 130 contre et 33 se sont abstenus. L’essentiel des mesures tourne autour de l’adaptation des neuf « bonnes conditions agricoles et environnementales », les B.C.A.E., qui conditionnent l’accès aux subventions agricoles. Ces passages obligés pour les agriculteurs deviennent purement volontaires, encouragés par d’éventuelles surprimes.

source : la Libre Belgique 24-04-24

Rappelons que notre Lettre n°9 de décembre 2021 avait abondamment informé sur le Pacte vert et les risques de sa mise en œuvre.

José Bové à propos de l’UE et du Parlement européen, interview France Inter du jeudi 25 avril :
« Tout est focalisé sur l’Europe aujourd’hui. Elle gêne les empires, la Chine, la Russie, les États-Unis. On représente quelque chose de difficile, donc on a toutes les pressions. Du Qatar, du Maroc, on a des soupçons avec la Russie, la Chine. Mais on en parle, et à chaque crise, on essaie d’avancer », rappelle José Bové.

Focus

ÉLECTIONS EUROPÉENNES

FAIRE DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ UNE PRIORITÉ

Les Européens souhaitent que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale soit le thème principal abordé au cours de la campagne des européennes, selon un sondage Eurobaromètre publié le 17 avril 2024.

Et pour cause, malgré les objectifs fixés par Bruxelles pour 2030, le bilan reste très décevant : plus d’un Européen sur cinq est menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale (chiffre Eurostat).

ATD Quart Monde interpelle les candidats aux élections européennes pour développer l’intergroupe « lutte contre la pauvreté » et pour en faire un outil d’influence pour que des mesures spécifiques et adaptées soient réellement mises en œuvre.

En complément, ATD Quart Monde formule une série de propositions issues de son travail de mobilisation dans toute l’Europe et élaborées avec des personnes concernées. Parmi ces propositions :

  • Évaluer l’impact des politiques publiques européennes sur les 10% des personnes les plus pauvres
  • Développer des emplois dans les champs de la transition écologique et sociale, notamment via des expérimentations comme Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée (déjà lancées en France, Belgique et Italie et prévues en Espagne, Autriche, Portugal, Finlande)
  • S’engager à mettre en place une directive sur le revenu minimum garanti dans tous les états membres à la suite de la résolution 2022/2040 qui reconnaît que « l’aide au revenu minimum, en tant qu’outil de prévention et de lutte contre la pauvreté, doit s’inscrire dans le cadre d’une stratégie plus large de lutte contre la pauvreté qui comporte des incitations visant à promouvoir la réintégration sur le marché du travail des personnes qui sont en mesure de travailler »
  • Reconnaître le mal-logement comme un sujet de santé publique à l’échelle européenne
  • Construire avec les personnes souffrant de précarité alimentaire un système où le droit à une alimentation durable, saine et choisie soit efficient en utilisant différemment les fonds européens dédiés aujourd’hui à l’aide alimentaire.

Contact ATD Quart-Monde : Camille MENARD
camille.menard@atd-quartmonde.org

Focus

La Joie, fille des dieux, donne du souffle à l’Hymne européen

L’Hymne à la joie, détail de la Frise Beethoven par Gustav Klimt, 1902. Palais de la Sécession, Vienne Eduthèque – Philharmonie de Paris

Le nom de l’Europe et son drapeau renvoient tous deux à des femmes. Il en va de même avec l’Hymne européen. Une femme l’habite glorieusement, « la Joie, fille des dieux ». L’hymne provient, comme le savent les mélomanes, de la neuvième et dernière symphonie de Ludwig van Beethoven (1823), qui avait décidé, pour son quatrième mouvement, de mettre en musique l’Ode à la joie ( Ode an die Freude ), poème de l’Allemand Friedrich von Schiller, écrit en 1785.

Son poème avait enthousiasmé Beethoven. Il célèbre l’idéal de l’unité et de la fraternité humainesMillions d’êtres, soyez tous embrassés d’une commune étreinte ! »). Au début du poème, Schiller met en scène une femme rayonnante, puissante, enthousiasmante : la Joie, fille de l’assemblée des dieux « Joie, belle étincelle divine, Fille de l’assemblée des dieux, nous pénétrons, ivres de feu, dans ton sanctuaire céleste ! Tes charmes assemblent ce que, sévèrement, les coutumes divisent ; Tous les humains deviennent frères, lorsque se déploie ton aile douce ». Le texte célèbre la fraternité entre les hommes unis par la joie. Cette œuvre connut un grand succès et fut utilisée par plusieurs mouvements politiques, notamment par les ouvriers allemands au XIXe siècle.

Comme pour le drapeau, le Conseil de l’Europe créé en 1949 afin de réconcilier les Européens, a donné le la. Il cherchait un hymne. Pas évident de prendre la 9e symphonie ! Beethoven avait été souvent joué en Allemagne durant la guerre. Mais, son bicentenaire célébré en 1970 changea la donne. L’Assemblée consultative du Conseil de l’Europe accepta “comme hymne européen le prélude à l’Ode à la Joie, 4e mouvement de la IXe Symphonie de Beethoven”. Le chef d’orchestre autrichien Herbert von Karajan fut chargé d’en faire l’hymne de l’Europe. L’arrangement officiel dure environ deux minutes avec un tempo plus lent que celui choisi à l’origine par Beethoven.

On en a retenu la partie instrumentale, sans les paroles. Il ne fallait pas privilégier en effet, l’une des 24 langues officielles de l’Union. On laissa donc l’hymne “sans paroles”, dans le “langage universel de la musique”. Seul hymne national de ce type. De plus, comme le rappelle le site officiel, l’hymne européen n’est pas destiné à remplacer les hymnes nationaux des pays de l’Union européenne”. Il est interprété lors des cérémonies officielles de l’Union européenne et pour tout événement lié à l’Europe.

Plus récemment, d’autres versions plus modernes ont vu le jour : hip-hop, jazz et même techno. Reprise et réadaptée, “l’Ode à la joie” incarne l’Union européenne aux yeux des Européens. Clin d’œil humoristique ? Le 31 janvier 2020 jour du Brexit, l’Ode à la joie était en tête des téléchargements au Royaume-Uni !

Ainsi, trois femmes habitent les symboles de l’Europe. Toutes trois aimées des dieux ou de Dieu, incarnent une transcendance, un « plus grand que soi » : l’arrachement vers l’inconnu, la réconciliation dans la diversité, la joie source d’unité fraternelle. Bien sûr l’Europe par son nom, son hymne ou son drapeau, n’est pas seulement un mythe qui donne à penser et à rêver. Elle est aussi, surtout, un projet collectif à réaliser en se coltinant aux réalités souvent dures et cruelles qui font l’Histoire.

Robert De Backer

(1) Ce sont les travaux du Comité Adonnino sur “l’Europe des citoyens”, chargé de réfléchir aux moyens de rapprocher l’Europe de ses citoyens qui tranche la question des symboles de l’Union européenne. Conformément à ses recommandations, le Conseil européen de Milan adopte en 1985 l’Hymne européen comme symbole officiel.

Sources : Toute l’Europe, le Figaro.

Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!
Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Brüder
Wo dein sanfter Flügel weilt.

Joie, belle étincelle divine,
Fille de l’assemblée des dieux,
Nous pénétrons, ivres de feu,
ô céleste, ton sanctuaire !
Tes charmes assemblent
Ce que, sévèrement, les modes divisent ;
Tous les humains deviennent frères,
lorsque se déploie ton aile douce.

Focus

Droit à l’emploi en Europe

L’association TZCLD a pour objet l’animation et le développement du projet dans ses différentes étapes. La loi du 29 février 2016 a permis à 10 territoires d’expérimenter le droit à l’emploi. Depuis le 14 décembre 2020, une nouvelle loi sécurise ces 10 premiers territoires et permet d’étendre l’expérimentation à, au moins, 50 nouveaux territoires.

Le temps du droit à l’emploi en Europe est venu !

L’initiative française de Territoires zéro chômeur de longue durée a su fédérer et inspirer nos voisins européens et plusieurs initiatives innovantes ont émergé ces dernières années en Europe pour remédier au chômage de longue durée.

Outre les territoires habilités français, les nombreux autres acteurs en Europe (Wallonie, Autriche, Italie, Pays-Bas, Allemagne, etc.) continuent de travailler dans l’objectif de créer une garantie d’emploi dans leur pays respectif et, plus largement, en Europe. En mai 2023, un rapport du Comité européen des régions a été adopté à l’unanimité et a contribué à donner une visibilité à tous ces projets. Plus récemment, nous avons contribué au rapport de la Commission européenne sur les initiatives pour réduire le chômage de longue durée.

Site : tzcld.fr